En décembre 2023, le Forum mondial pour les communautés discriminées sur le fondement de l’emploi et de l’ascendance a publié un rapport qui revient sur la situation des Roms en Roumanie, en rappelant des statistiques essentielles et en mettant en lumière plusieurs témoignages de discriminations vécues. Si des efforts sont faits et des progrès enregistrés, cette situation reste préoccupante et explique en partie la recherche de solutions hors de leur pays d’origine par ces populations.
80% des Roms de Roumanie sont à risque de pauvreté. Cette précarité se traduit également par des conditions de vie dégradées : plus d’un foyer sur trois vit sans eau courante, plus de deux sur trois sans accès à l’eau potable. Des proportions similaires sont constatées pour l’accès à d’autres services essentiels comme l’électricité et le traitement des eaux usées. Plus de 60 000 familles roms vivent en bidonvilles, souvent dans des regroupements isolés et séparés de la population générale. Les solutions peuvent être difficiles à trouver, notamment en raison de l’absence de titres de propriété des habitants même après des décennies voire des siècles de vie sur un même lieu ; une absence souvent liée au manque plus général de papiers d’identité.
La Roumanie agit pour améliorer la situation de la minorité rom, notamment dans le domaine de la lutte contre l’antitsiganisme, à travers une nouvelle loi datant de janvier 2021. Le rapport relève cependant que la formulation floue de la loi n’a pas permis le niveau d’application espéré. D’autres actions ont été mises en place ces dernières années, comme de la médiation scolaire, de la médiation en santé et des mesures d’inclusion au niveau local. Ces mesures sont souvent financées ou cofinancées par des institutions européennes.
Le rapport souligne également que la société civile rom est très active, avec environ 50 organisations non-gouvernementales roms recensées, mais celles-ci ne comptent en moyenne que six salariés et disposent donc de moyens limités.
Enfin, le rapport comprend plusieurs recommandations, notamment la mise en place d’un suivi des agissements antitsiganes et le renforcement des mesures de déségrégation à l’école. Il est également recommandé de porter une attention plus importante aux femmes roms, particulièrement vulnérables et souvent victimes de discriminations multiples, en particulier dans l’accès aux soins.
Le rapport complet est consultable ici : Roma Report Web.pdf - Google Drive
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