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Visite de terrain à Angers : immersion au cœur de la politique de résorption des bidonvilles

Témoignage d’Amélie Le Nest, élève-fonctionnaire à l’Institut national du service public (INSP) en stage pratique à la DIHAL.




Future administratrice de l’État, actuellement en formation dans le cycle supérieur de perfectionnement de l’INSP[1], j’ai été affectée pour un stage pratique au sein du pôle « bidonvilles » de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL).


Mes expériences professionnelles antérieures, au Ministère de l’Intérieur, m’ont spontanément conduite à aborder cette politique publique sous l’angle de l’ordre public, et de l’évacuation des habitants de campements illicites pour des motifs de sécurité, de salubrité, de respect de la dignité humaine et du droit de propriété. Moralement et juridiquement, les bidonvilles et squats ne peuvent perdurer et les évacuations me semblaient être l’unique solution pour y mettre un terme. Au sein de la DIHAL, j’ai rapidement pris conscience qu’une autre voie était possible, d’autres moyens pouvaient être mobilisés pour atteindre cette fin.


Résorber durablement les bidonvilles en intégrant leurs habitants, par l’emploi, le logement et l’éducation plutôt qu’évacuer coûteusement et faire face à de perpétuelles réinstallations. Une belle ambition pour une politique publique pragmatique et efficiente….oui mais comment ?


Un stage d’observation, c’est bien. Un stage pratique, c’est mieux. Un stage en immersion, c’est voir, comprendre, mettre en perspective, et adapter son action pour qu’elle réponde aux besoins. C’est la clef d’une administration efficace, celle dont on ressent l’action « jusqu’au dernier kilomètre »…


Le 3 mars dernier, j’ai effectué un déplacement à Angers, véritable tournant dans mon stage, qui m’a fait passer de la théorie à la réalité.


La réalité de l’engagement et de la conviction de ceux qui œuvrent auprès de ces populations comme celle des décideurs politiques.


La réalité de l’action partenariale, lorsque j’ai participé à un comité de pilotage autour du préfet du Maine-et-Loire, des élus locaux, des associations, des services déconcentrés. Toutes ces parties prenantes étaient réunies pour dresser un état des lieux de la situation angevine et prendre conscience collectivement des obstacles à surmonter et de la nécessité d’une feuille de route concertée.


La réalité des habitants des bidonvilles, qui incarnent si bien la notion de résilience et qui ont manifesté leur désir de travailler, de s’insérer mais aussi et surtout de se chauffer, d’avoir accès à l’eau, à l’électricité, de vivre avec leur famille dans un endroit propre et digne, d’avoir un toit.


La réalité de ces enfants, une poupée sous le bras et les cheveux emmêlés, qui déambulent sur le terrain alors que leur place est indiscutablement à l’école.


Des obstacles, des difficultés, des réussites, des envies : une politique publique parfois oubliée mais qui s’est matérialisée pour moi, lors d’une journée à Angers.


Remerciements : un grand merci à la DIHAL de m’avoir associée à ce déplacement, aux équipes de la DDETS du Maine-et-Loire et de France Horizon pour l’organisation de cette visite et aux habitants des bidonvilles pour leur accueil.



[1] Institut national du service public, qui a remplacé au 1er janvier 2022 l’École nationale d’administration - ENA



Pôle Résorption des bidonvilles

Délégation interministérielle à l'hébergement

et à l'accès au logement

Grande Arche de la Défense

92 055 LA DEFENSE Cédex

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